Il y a eu de nombreux romans qui nous montre à quel point les jeux télévisés que nous connaissons tous pourraient — ou deviennent — le théâtre de l’horreur humaine. Stephen King a décidé dans ce roman de créer une émission populaire nommée la longue marche. Dans ce jeu, les participants ne sont pas là pour gagner une course ou parcourir une distance délimitée, mais pour marcher sans relâche nuit et jour et sans repos jusqu’au dernier. Si un candidat s’effondre par la fatigue, et reçoit ses trois avertissements, il sera alors éliminé par le corps armé qui encadre l’évènement. Vous l’aurez compris Stephen King, ou Richard Bachman a décidé de faire de l’horreur, non pas avec son procédé habituel : le fantastique mais à travers l’un des gestes les plus automatisés et quotidiens de la plupart des personnes sur terre connaissent : la marche.  

Si vous vous dites que c’est encore une énième invention de ce qui ne pourrait, mais n’arrivera pas dans notre société ; je tiens à vous informer qu’il existe au japon des shows où les participants se retiennent de dormir pendant plusieurs jours dans l’espoir de gagner de l’argent. Nous ne sommes donc pas très loin du scénario proposé de King. 

Dans ce roman vous serez pris dans cette longue marche, traversé à chaque ligne chaque mot par l’angoisse et l’éternelle question : combien de temps aurais-je tenue à leur place ? Cette histoire s’attaque à votre mental et vous suscitera beaucoup de réflexion divers sur la vie et également sur votre physique (vous subirez tout des troubles de nos candidats croyez-moi). Il vous sera impossible d’en réchapper jusqu’à ce que la marche soit finie. Cependant quand s’arrêtera-t-elle ? 

Amélie Nothomb nous ne la présentons plus. Star des rentrées littéraires, elle signe pour son 29ème ouvrage l’histoire des Aérostats. Ange est une étudiante en philologie répond à une annonce pour donner des cours de français à un lycée nommé Pie souffrant de dyslexie. Dans cette espace donnée à la littérature les deux personnages emprisonnés chacun à leur manière s’entraident et se donnent à cette jeunesse qui leur faut apprendre. 

Un titre original

Les Aérostats sont de merveilleuses machines qui naviguaient autrefois dans nos ciels. Disparut du vocabulaire commun, c’est à travers l’allusion de ces aéronefs maintenue dans le ciel par un gaz plus léger que l’air que Nothomb indique la trame de son roman. Les protagonistes vont devoir prendre leur envol. Comme carburant, ils ont la littérature. On comprend dès lors que la littérature est pour Amélie Nothomb un outil indispensable de développement. La littérature c’est une dimension fondamentale pour les humains. Elle permet de voir le monde depuis le regard de quelqu’un d’autre. Elle permet également de décupler sa concentration et encore tant de choses que Pie, adolescent moderne par excellence n’a pas. Souffrant d’une dyslexie le jeune homme s’est persuadé qui ne sait pas lire. 

La fausse dyslexie ou les maux de notre société 

De plus en plus de monde souffrirait de dyslexie ou bien de trouble de l’attention. Mais au final est-ce vrai ? Pour avoir une amie orthophoniste, je le sais bien, 90 % des personnes en consultation ne possèdent pas de trouble « dys », ils ont juste du retard dans l’apprentissage du langage et donc la maîtrise de la langue française. Alors j’entends déjà vos critiques sur l’éducation nationale. Mais Amélie Nothomb décrit très bien le phénomène à la page 44 de son livre. 

« Ces derniers temps, dans les médias, on signalait une épidémie de dyslexie. Il me sembla en détenir l’explication. Nous vivons dans une époque ridicule où imposer à un jeune de lire un roman entier était vu comme contraire aux droits de l’homme. » Amélie Nothomb, les Aérostats, 2020. 

Et c’est exactement ce qui se passe pour Pie, perdu dans les jeux vidéo, il ne connait rien d’autre. Cela demande du courage dans une société qui se base de plus en plus sur les échanges sociaux, que de s’isoler pour lire. Un isolement que connaissent trop nos deux héros, car derrière le voile des écrans Pie est aussi seul qu’Ange et c’est là tout l’intérêt de leur rencontre. 

Débats littéraires

Ange compte bien soigner la dyslexie de Pie. Elle y procède simplement en lui demandant de lire des ouvrages « classiques ». Au fur à mesure des lectures on suit les échanges entre les deux personnages et l’évolution que cela conduit dans leur quotidien également. Ce livre est donc idéal pour toutes les férues de lecture qui n’en répartiront qu’avec l’envie de dévorer les livres cités. Les débats forment le cœur de l’ouvrage et il est vrai que pour celui qui aime les intriguent cela peut sembler long. Mais Amélie Nothomb sera vous donner les éléments nécessaires pour faire de votre lecture un régale avec une fin dont elle a si bien le secret qui vous fera fermer le livre dans un sourire et surtout avec des années de moins sur votre visage. 

Attention existe uniquement en anglais 

Would you send a villain to do a hero's job? An exciting new twisted fairy tale series from award-winning author Jen Calonita.

Full of regret, Cinderella's wicked stepmother, Flora, has founded the Fairy Tale Reform School with the mission of turning the wicked and criminally mischievous into upstanding members of Enchantasia.

Impish, sassy 12-year-old Gilly has a history of petty theft and she's not too sorry about it. When she lifts a hair clip, she gets tossed in reform school-for at least three months. But when she meets fellow students Jax and Kayla, she learns there's more to this school than its sweet mission. There's a battle brewing and she starts to wonder: can a villain really change?

Mon avis: Très concrètement, j’ai vraiment été déçu de ce livre. Pourtant je trouvais le thème super original : une école qui essaye d’éviter aux enfants qui semblent en avoir les capacités de devenir des méchants. Mais l’histoire m’a paru longue et peu creusée. J’ai même trouvé qu’il y avait des incohérences dans certains chapitres. C’est vraiment dommage parce que le thème était prometteur. Je trouve qu’il aurait été plus amusant de voir comment leurs habilités machiavéliques les auraient aidés lors de leur aventure plutôt que de faire tout un roman sur la psychologie des personnages. 

Au final, sous prétexte d’une école réformatrice pour « méchants enfants » on retrouve simplement une histoire banale d’école. 

L'école Ever After High n'est pas une école comme les autres : les pensionnaires sont tous des descendants des héros de contes de fées, Blanche-Neige, la Belle au bois dormant, Alice au pays des Merveilles, Cendrillon...
Chaque année, ils doivent signer le livre des légendes, le fameux grimoire qui contient leur destinée.

Raven est la fille de la Mechante Reine, sa destinée est donc toute tracée : elle doit empoisonner la future Blanche-Neige. Mais comment faire quand on est la fille la plus gentille qui soit ?

Mon avis:

- OH mon beau miroir magique au mur, qui est le meilleur roman de conte contemporain ? 

— Ever After High sans aucun doute ma reine. L’histoire rend hommage aux légendes de notre enfance en mettant en scène les descendants des héros et méchants des contes de fées dans un milieu moderne et enchanté. Pour perpétuer leur fable, chacun doit signer le Livre des Légendes et suivre les pas de leurs prédécesseurs. Mais Raven, la fille de la méchante Reine, (celle qui empoisonne Blanche-Neige), ne souhaite pas reproduire cette destinée. Mais le jour de l’Héritage approche à grands pas, elle doit donc trouver une solution. M.Grimm le directeur persiste à dire qu’il n’y a pas d’autre solution que de jouer son rôle, sinon son histoire disparaîtra. Mais est-ce bien la vérité ? Elle décide de partir à l’aventure afin de trouver d’autres personnages qui auraient réussi à échapper à leur destinée. Aidée par Madeleine Hater, dit Maddie la fille du chapelier fou, elles repèrent une piste, Bella, l’une des sœurs du conte la belle et l’affreuse aurait refusé de signé le livre. Mais qu’est-il advenu d’elle ? Derrière les apparences beaucoup d’autres élèves d’Ever After High ne semblent pas prêts à poursuivre leur destinée. Apple craignant que Raven refuse de signer le livre et donc de voir son chemin de reine disparaître la rejoint dans cette aventure.  

Je trouve que Shannon Hale a réactualisé les contes de fée en leur donnant un espace et une problématique très contemporaine. Les élèves sont connectés sur leur « miroir pot », vont à l’école où ils suivent des cours diversifiés en fonction de leur histoire : héros training, couronomie, charmes et sortilège, princessologie. On est plongée au cœur de cette ambiance étudiante et féerique. Les jeux de mots de l’auteur hat'tastique (fantastique). J’adore le personnage d’Apple. De prime abord elle semble très égoïste et ne pense qu’à son destin, mais au fond elle est réellement gentille et surtout très effrayée par l’inconnu. Le monde magique lui fait peur et c’est pourquoi elle s’accroche autant à vouloir devenir reine. Elle reçoit énormément de pression pour devenir la « plus parfaite d’entre tous » et ce n’est pas toujours facile pour la jeune fille dont les cheveux blonds et la myopie lui sont souvent reprochés pour une descendance de Blanche Neige. De plus, elle est très maligne et je dirais même manipulatrice et elle arrive par ses charmes à se sortir des pires situations. Qui a dit qu’on a besoin d’un prince charmant ?  

 Raven également est un personnage très intéressant. Malgré son éducation elle ne ressemble en rien à une sorcière. Grâce à son enfance, elle arrive néanmoins à se déjouer les pièges. J’aime beaucoup l’amitié qui lie ces deux personnages que tout devrait opposer. Finalement, chacune souhaite être reconnue pour celle qu’elle est, et non ce qu’elle pourrait ou devrait être. Le livre me fait également penser à une critique de la reproduction sociale. Au final chacun et le héros de sa propre histoire et qu’importe le milieu d’où il vient c’est à lui de tracer sa route.  

Un premier tome intéressant qui nous donne envie d’en savoir plus sur l’univers d’Ever After High, de ses personnages et de leur évolution. 


 

Serez-vous rebelle ou royale?  

Aenor  

Un narrateur anonyme décrit le funeste destin de son ami Denys Barry, un américain d'origine irlandaise qui est récemment retourné en Irlande, dans la ville fictive de Kilderry, terre de ses ancêtres. Alors qu'il a investi le château local qu'il commence à rénover, Barry émet le projet d'assécher la tourbière attenante malgré les légendes locales de malédiction. Barry refuse de céder à la pression populaire et les habitants de Kilderry, ainsi que ses serviteurs, décident de s'enfuir et il est obligé de les remplacer par des ouvriers venus du nord. Se sentant seul au milieu de tous ces étrangers, il décide d'inviter son ami, le narrateur, à passer quelques jours à Kilderry.

Une très bonne ambiance avec une belle mise en scène qui encore une fois serait idéale pour un jeu de rôle. Ce que j’apprécie dans l’écriture de Lovecraft je pense que c’est le dénouement de ses récits. Souvent, cela fait défaut chez les auteurs. Or ici, la fin de l’histoire c’est l’apothéose de l’horreur. Je comprends pourquoi celui-ci a conquis le cœur du public. Cette histoire n’est pas un coup de cœur pour autant, mais elle me donne envie de persévérer dans les romans de Lovecraft.