• Autant en emporte le vent - vol. 1 - Margaret Mitchell - éditions ...

    Autant en emporte le vent 

    Margaret Mitchell

    Tome 1 nouvelle traduction par Josette Chicheportiche

    Edition Totem 

    1861, Géorgie. Scarlett O’Hara a seize ans. Elle a devant elle l’avenir radieux d’une riche héritière de Tara, une importante plantation de coton. Mais la guerre civile est sur le point de plonger dans le chaos le pays tout entier, et Scarlett a le coeur brisé : Ashley Wilkes vient d’en épouser une autre. Pour fuir son chagrin, elle va s’installer à Atlanta, impatiente de goûter à l’énergie d’une grande ville. Là, un certain Rhett Butler, à la réputation douteuse de contrebandier, commence à s’intéresser à Scarlett et son caractère rebelle. Un duel de séduction s’engage alors, et ils vivront ensemble les pires heures du siège d’Atlanta.

     

    Couronné par le prix Pulitzer, immortalisé à l’écran avec les inoubliables Vivien Leigh et Clark Gable, best-seller absolu, Autant en emporte le ventest une fresque intemporelle sur l’amour et la guerre.

     

    Mon avis : Ah une nouvelle traduction! J’avais essayé de lire ce roman en janvier dernier, mais je n’arrivais pas à m’habituer au style de la traduction. J’avais durant le confinement fait une autre tentative cette fois-ci en anglais, mais pareillement, je ne parvenais pas à être transporté dans l’univers. Là, j’apprends donc la sortie de cet ouvrage fraîchement traduit. Ce qui est assez ironique c’est que celle-ci arrive peu de temps après le «nouveau» scandale sur le film issu du mouvement black lives matter (que je soutiens à 100 % en y ajoutant aussi toutes autres ethnies persécutées). Que nous soyons très clairs là-dessus : le film et le livre sont deux oeuvres différentesOui, l’histoire parle du côté sudiste durant la guerre de Sécession et donc oui, les personnages sont racistes et pensent que l’esclavage est une bonne chose. Non l’auteur ne parle pas de son point de vue dans l’ouvrage. Oui, les noirs y sont ici dépeints conformément à une certaine vision et naturellement celle-ci est dépassée, anachronique.

     

    Maintenant que cela est clair, je passe à mon avis. Déjà, je pense qu’il est important de lire autant en emporte le vent ou d’autres livres abordant ce thème, car cela nous permet de découvrir les persécutions et les tenants aboutissant de l’esclavage, la guerre de Sécession ou encore la ségrégation aux États-Unis.  Margaret Mitchell met en scène des héros qui sont sudistes et elle représente la société telle qu’elle était estimée par ces gens-là. Pour moi c’est typiquement le type de roman qui nous permet d’ouvrir notre esprit à un autre point de vue et surtout : de ne pas reproduire ces erreurs passées

     

    Concernant l’histoire, j’avoue que les longs passages sur la vie durant la guerre peuvent être lassant, pour moi ce qui rend supportable ces longs moments c’est son personnage principal : Scarlett O’Hara. Que j’aime Scarlett : égoïste, vaniteuse, explosive, mais aussi très déterminée, manipulatrice, etc. Oui, la description basique d’une petite peste. Mais je peux vous dire que cela fait du bien de voir ce genre d’héroïne; cela change radicalement du genre habituel de protagonistes qui sont gauches, peu assurées et qui apprennent qu’elles sont «l’élue». Scarlett, elle sait ce qu’elle veut et elle l’obtient. 

     

    Scarlett quand elle n’aime pas quelque chose, on le sait. Même si elle ne peut pas forcément dire ce qu’elle veut, l’autrice nous livre ses pensées. Je trouve que par ce procédé Scarlett est vraiment humaine, elle n’est pas dans cette victimisation constante citée plus haut, qui pour moi est trop lourde et pas réelle : sérieusement qui pense comme ça? Personne

    Scarlett elle aimerait bien dire aux gens ce qu’elles pensent, mais la société dans laquelle elle évolue lui interdit et c’est ce qui rend la relation avec Rhett Butler si intéressante. Lui c’est en deux mots : un filou qui s’assume. De presque 20 ans son aîné, il pousse Scarlett dans ses retranchements. Il lit en elle, comme dans un livre ouvert. Tous deux sont pareils dans le fond : ils aiment vivre dans le luxe et défier les normes. Ah oui, nous avons bien là deux serpentard! Mais Scarlett a du mal à s’assumer, c’est peut-être aussi pourquoi elle est tombée amoureuse de Ashley qui lui est terre à terre, gentil, généreux et valeureux. Presque le contraire de Scarlett. 

    Concernant l’histoire d’amour entre le fameux Rhett Butler et Scarlett, on est dans les ressorts classiques d’un «je ne t’aime moi non plus». Scarlett déteste Rhett au début, puis ils se rapprochent, se sépare. C’est un jeu constant de va-et-vient soutenu par les diverses décisions stratégiques qui éloignent nos personnages. Les mélanges et biens faits, le duo fonctionne bien et leur égoïsme mutuel donne des ressortissants originaux à ce schème classique de la littérature romantique. 

     

    Bon vous l’aurez compris un grand coup de cœur pour cette première partie de l’histoire. J’attends avec impatience la fin du défi (demain) pour me lancer dans le 2d tome et donc la fin du roman de Margarett Mitchell. 


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    Titre: Lolita

    Auteur: Vladimir Nabokov

    Année: 1955

    Edition: Folio

     

    Résumé : Humbert Humbert est en prison pour meurtre. Il raconte tout ce qui l’a conduit jusqu’ici. De son enfance avec son premier amour à sa rencontre des dizaines d’années plus tard, avec Dolorès Haze, une «nymphette» de 12 ans. Humbert est subjugué par la jeune fille et accepte même d’épouser la mère de Dolorès pour rester près d’elle. Jusqu’au jour ou, la «Grosse Haze» comme la surnomme Humbert découvre la vérité et meurt accidentellement. Commence alors un long voyage en tête à tête entre Humbert et l’adolescence.

     

    Mon avis : Quel livre! C’est un coup de cœur. Lolita est sans doute l’œuvre la plus connue de Vladimir Nabokov. L’histoire raconte celle d’un homme. Humbert Humbert emprisonné pour meurtre. Dans les derniers jours de sa vie, il rédige ses mémoires, explique son crime, son passé. Il est tombé fou (et c’est le cas de le dire) amoureux d’une jeune fille dont il était le précepteur Dolorès Haze, alias Lolita. 

     

    La psychologie d’un personnage

     

     Nabokov à travers les écrits de son personnage, nous fait littéralement entrer dans la tête de Humbert, Homme amoureux, dévoré par sa passion, il partage dans son récit tous les déboires que cet amour a fait naître en lui. Lecteur averti, le succès que connait l’ouvrage est dû à son thème principal : la pédophilie. Humbert est conscient d’être un pédéraste, et ne cherche pas à lutter contre. Il désire Lolita plus que tout, et va tout orchestrer pour garder auprès de lui sa «nymphette». Usant de ruse, Humbert Humbert glisse doucement, mais surement du poète amoureux à celui d’un monstre odieux. Il va même jusqu’à épouser la mère mourante de la jeune fille pour pouvoir rester dans sa vie. 

     

    Un livre qui choc

     

    Lolita est un livre choquant et à la fois dérangeant. Ce qui est paradoxal, c’est que même si l’ouvrage condamne la pédophilie ce n’est absolument pas le point de départ du scandale. En effet, Lolita est sortie en 1955, une époque où il n’était pas rare de voir encore des jeunes filles de 15 ans mariées à des hommes de 40 ans. Ce qui avait choqué, était les scènes sexuelles et incestueuses. Vladimir Nabokov réinvente ces scènes en crescendo avec toujours plus de détails. Aujourd’hui, les critiques abordent tout le problème de la pédophilie. Un thème qui nous agace, par cela même que nous condamnons (à juste titre et forte heureusement) cela. Ainsi, le livre Lolita est d’une actualité dérangeante. Le lecteur est scandalisé des sentiments qu’Humbert éprouve pour cet enfant, car notre morale nous apprend que c’est anormal et interdit. Et pourtant, si monstrueux qu’il soit, les déclarations d’amour d’Humbert en font une figure attachante. Ce sentiment de pitié qui est suscité permet au lecteur d’achever sa lecture qu’importent les actions délirantes mises en place par son personnage principal. 

     

    Lolita ou l’attrait d’une femme


    Dolorès, chère Dolorès, que penses-tu de cette aventure
    ? Quel a été ton rôle dans cette histoire? Étais-tu aussi aguicheuse que le décrit ton beau-père? Aimais-tu ce regard qu’il portait sur toi, cette relation? L’expérience est racontée par Humbert. Toutes les réactions et les dialogues entre lui et sa nymphette ne sont issus que de son souvenir. Lolita y est dépeinte comme consentante ou du moins qu’elle sait ce qu’elle représente pour Humbert. Elle s’en amuse et jouit de son pouvoir de séduction. Elle fait partie de cette danse amoureuse dont souffre Humbert. Mais est-ce bien la vérité? Nous n’en serons rien. Ainsi, le roman nous interroge toujours sur le point de vue adverse. Lolita était-elle aussi joueuse que le décrit Humbert? Où est-ce une fois de plus les délires d’un vieil homme qui se persuade pour garder un tant soit peu de morale dans ses actions? Dans tous les cas, un voile de mystère se pose sur la nymphette, laissant aux lecteurs le soin de son interprétation. 

     

    Conclusion : Vous l’aurez compris, ce qui fait la puissance de cet ouvrage est la profondeur des personnages qu’il met en scène. La force et la poésie de cet amour interdit qui déchire le cœur d’Humbert et son lecteur. Ce sentiment de pitié de révulsion et d’envie nous fait dévorer cet écrit d’une seule lecture. Nous sommes liés à Humbert comme il est lié à nous. Nous sommes le miroir de sa raison et il est l’incarnation de nos pulsions les plus abjectes. 

    Un livre qui aborde l’un des sujets les plus importants et qui ne cesse de grandir avec l’évolution de nos mœurs. Il est et demeure un classique qu’il convient de lire, pour se rendre compte apprendre et condamner et aider ceux qui souffrent comme lui. Pour que tout enfant ne devienne jamais la Lolita de quelqu’un. 

     

    Aenor

     


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  • Titre: Courrier des Tranchées

    Titre Original: Post voor mevrouw Bromley

    Auteur: Stefan Brijs  

    Année de Publication: 2011

     

    ❦ Avant Propos Féerique ❦ 

    LA GUERRE ! LA GUERRE ! C’EST LA GUERRE, criait la foule dehors. Aenor, posa le livre qu’elle était en train de lire, et alla ouvrir sa fenêtre. Elle avait bien entendu, la guerre venait d’être déclarée. Dehors, elle voyait les villageois célébrer l’annonce. Les enfants hurlaient à rompre leur corde vocale, et couraient dans toute la place. Les femmes comméraient sur les événements. Les hommes montraient leurs muscles avec exagération, demain, ils s’engageraient pour l’armée. Refermant les volets afin de ne plus voir cet affolement irrationnel, Aenor contempla l’espace qui l’entourait. « Une pièce tapissée de livres […]. Du plancher au plafond. Des murs de cuir. Des lettres d’or. » (p27). Elle aimait regarder tous ces livres, dans cette forêt d’univers, elle savait que tout cela ne serait plus pareil. Rejoignant son fauteuil, elle se mit à l’ouvrage : les soldats auront bien froid durant l’hiver, ils auront besoin de chaussettes bien chaudes. Elle se mit au tricot, œuvrant en prévision de cette longue guerre.

    ❦ Quatrième de couverture ❦  

    Londres, à l'aube de la Première Guerre mondiale. John Patterson refuse de s'enrôler, faisant fi du patriotisme et de l'effervescence populaire, contrairement à son meilleur ami Martin Bromley. Bercé par Keats et Thackeray, John, insatiable lecteur, veut étudier la littérature anglaise et se complaît dans cet univers aux antipodes de la violence du conflit. Mais celle-ci se rappelle brutalement à lui lorsque le père de John, facteur, ne se résout pas à donner à Mme Bromley la lettre l'informant de la mort de son fils. 
    En France, sur le front. John est finalement appelé à rejoindre les rangs de l'armée. Il découvre que Martin n'est pas mort en héros comme annoncé, mais qu'il a été exécuté par ses supérieurs. Doit-il révéler la vérité à Mme Bromley avant de partir pour une opération où il pourrait y laisser la vie ? 

    ❦ L'avis D'Aenor 

    Abordant un sujet classique de la littérature contemporain, Stefan Brijs décrit avec émotion cette période historique. La guerre et son traitement romanesque ne font pas partie de mes thèmes de prédilection. Pourtant, à peine avais-je commencé le livre que je ne pouvais m’en détacher. En trois jours, j’achevais l’ouvrage. C’est beau, c’est révoltant, c’est attristant. L’histoire est vécue à travers les yeux de John, un jeune littéraire qui vient d’être accepté à l’université. Son frère de lait Martin, souhaite s’engager et propose à son ami de le rejoindre. Mais John a d’autres idées en tête, passionné de littérature, il a enfin la chance d’entrée à la faculté. Entre passion et guerre, Stefan Brijs, nous décrit avec force les répercussions sociales qu’engendre la prise des armes. Il dépeint un Londres nationaliste, endoctriné qui n’hésite pas à envoyer ses enfants dans les tranchées. Tout en nous offrant un tableau de la Première Guerre mondiale, l’auteur arrive à soutenir son propos, sans nous apitoyer. Les réflexions intellectuelles et passionnées que ce soit autour de la guerre comme de la littérature ou encore la botanique permettent aux lecteurs de souffler dans la lourdeur du paysage. Les références littéraires et poétiques permettent des envolées, même dans les moments les plus noirs. Comme pour Thomas Olde Heuvelt qui m’a donné envie de lire The Witch de Roal, Stefan Brijs m’a transmis l’envie de découvrir et partager les poèmes de John Keats dont le personnage porte le même prénom. Cet attachement que j’ai entretenu pour John, ce grand garçon poétique m’a donné cette impulsion pour continuer la lecture, combien même, je ne voulais pas découvrir certaines vérités. Le livre achevé, je ne pouvais qu’exprimer ma frustration de devoir laisser cet homme sans pouvoir connaître la suite de ses aventures. Lui, qui à travers ses yeux, nous a permis de voir la guerre et d’y survivre.

     

    L’auteur nous dresse également un portrait des souffrances méconnues des facteurs, porteur de mauvaises nouvelles, personnes craintes autant qu’attendues, revêtissent par moments le visage de la faucheuse devant les familles. Ces courriers, qui sont au cœur du roman, qui rythme le quotidien de tous les soldats et de toutes les familles. Ces lettres d’espoir, d’angoisse et d’amour. Encore une fois Stefan Brijs a su montrer le rôle crucial de ces bouts de papier, qui sont en réalité bien plus que ça : ce sont des fragments de vie. Par les va et viens du courrier, l’auteur rend hommage, aux mots, à la littérature, l’art et la liberté. 

    ❦ Le Goût Thé 

    Rien de tel qu'un bon thé anglais, comme un english breakfirt pour vous faire voyager à travers cette époque. Au loin dans certaines cafés ou lieu d'accueil, vous pourrez trouver quelques soldats qui se détendent sur le billard. D'autres assisterons à la messe et vous chanterons The Crucifixion de Stainer (cité dans l'ouvrage). 

    Aenor Fern http://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.png   

    ❦ Murmure Du Feu   

     


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    Madame Bovary

    Gustave Flaubert

    15 Décembre 1856

     

     Pour son malheur, Emma Bovary est née femme et vit en province. Mère de famille contrainte de demeurer au foyer, elle mène une existence médiocre auprès d'un mari insignifiant. Pourtant, Emma est nourrie de lectures romantiques et rêve d'aventures, de liberté et surtout de passion. L'ennui qui la ronge n'en est que plus violent, au point de la pousser à l'adultère.

    Madame Bovary de Gustave Flaubert

    Carl Holsoe La liseuse

    «Elle était l'amoureuse de tous les romans, l'héroïne de tous les drames, le vague elle de tous les volumes de vers»

     

    Chère Emma Bovary, femme insatisfaite et rêveuse qui connaîtra un dessin aussi disgracieux et prévisible, que les romans d'amour qu'elle affectionne tant.

    Gustave Flaubert utilise les mots, et les détails de son quotidien, pour dépasser l'art imaginaire et faire de son roman une œuvre d'un réalisme profond, transformant son histoire en un fait divers, semblable aux commérages que l'on pourrait faire lors d'une réception. Cette impression Flaubert nous l'offre dès l’incipit, où l'auteur s'inclue dans les camarades de classes de Charles Bovary à travers ce «nous» (à moins que celui renvoi au conteur) avant de disparaître dans la narration du roman dans lequel il se laisse apercevoir dans quelques passages. Ces petites remarques crées par l'auteur, permettent à la fois d'appuyer sur la véracité de ses faits tout en nous rappelant que ce récit est raconté ce qui ajoute sans doute à l'effet réaliste. Les personnages ressemblent à des personnes en tout point, avec des fonctions et des descriptions qui correspondent aux réalités historiques. De plus, nous savons que Flaubert s'est inspiré de personnes réelles .

     

    Madame Bovary de Gustave Flaubert 

    Niccolo Renieri JF - Au miroir

    La beauté et la force de ce roman, tient certainement, dans ce choix stylistique soutenu par le rythme binaire du roman: Chaque épisode de la vie de madame Bovary, se lit comme un tableau. On passe des petits objets qui composent les bordures du cadre, à l'ambiance et aux décors, dans lequel les personnages apparaissent un à un, et toujours en son centre madame Bovary décrite dans les moindre détails.«Emma fit sa toilette avec la conscience méticuleuse d'une actrice à son début» Une fois que tout est mis en place, telle une pièce les personnages s'animent.

    Deux parties l'une statique et l'autre active, admirablement entremêlées comme les mouvements d'une symphonie, transforment chaque chapitre en un tableau unique animé par cette musicalité qui les lies les un aux autres.

     

    «Son coeur, comme les gens qui ne peuvent endurer qu'une certaine dose de musique, s'assoupissait d'indifférence au vacarme d'un amour dont il ne distinguait plus les délicatesses.» 

    La vie de cette femme nous apparaît comme une exposition de moment, de souvenir. Nous avons accès à toutes ses pensées et par ce fait, nous devenons les juges silencieux de son purgatoire.

     

    Madame Bovary, un personnage par ailleurs complexe. Enfin sa complexité ne tiens que du fait qu'elle accorde trop d'importance aux regards des autres. C'est une femme in-contentée. Elle souhaite connaître la vie romanesque, mais quand un prétendant qui pourrait l'amener dans ce milieu se présente, elle choisit M.Bovary. On pense alors que c'est pour l'amour, mais rien de cela. Ces deux personnes sont opposées. Elle vit dans l'avenir le rêve et fuit dans les livres d'amour la réalité. Alors que Charles est établi dans le présent est de nature rationnelle et aime son métier et sa vie.Elle connaîtra un soir, les délices de la haute société, avant que la réalité ne l'a rappelle à son triste sort. C'est avec ses rêves brisés qu'elle finit par s'ennuyer de tout, n'ayant plus qu'un désir: celui de l'amour. L'amour se présente à plusieurs reprises, mais chaque fois il se soldera par des échecs qui la glisseront dans le désespoir et la mélancolie. Emma Bovary est un personnage antipathique mais auquel on finit par s’attacher tout de même. Après tout, nous avons tous une part de nous en elle. Nous rêvons tous de ce que nous n'avons pas, ou encore, d'être quelqu'un d'autre le temps d'une soirée...

    Charles Bovary lui est un personnage misérable. C'est d'ailleurs toujours en contraste avec Emma qu'il apparaît. «Et Charles lui semblait aussi détaché de sa vie, aussi absent pour toujours, aussi impossible et anéanti, que s'il allait mourir et qu'il eût agonisé sous ses yeux.» C'est un triomphe que d'avoir réussit à faire vivre cet homme qui durant tout l'ouvrage est présent physiquement et à fois absent de ce monde, excepté les moments où il est question de médecine. Je trouve par ailleurs, que concernant, le travail des corps,que ce soit dans la description des maladies, ou encore sur le déplacement, la posture des personnes est splendide et recherchée. Il fait preuve à nouveau d'un véritable réalisme proche des manuels de science ou de médecine tout en conservant un registre agréable au lecteur.

     

    Gustave Flaubert, un écrivain consciencieux qui transforme le quotidien d'une vie en un splendide tableau psychologique aux intrigues bouleversantes, et un sens du drame impressionnant. «Un infini de passion peut tenir dans une minute, comme une foule dans un petit espace».

     

    Madame Bovary de Gustave Flaubert 

    Albert-Fourié La mort de Madame Bovary  Huile sur toile 1883.

    Citations :

    «Quelle meilleure chose, en effet, que d'être le soir au coin du feu avec un livre, pendant que le vent bat les carreaux, que la lampe brûle.»

    «Et le charme de la nouveauté, peu à peu tombant comme un vêtement, laissait voir à nu l'éternelle monotonie de la passion, qui a toujours les mêmes formes et le même langage.»

    «Oh ! C'est que je t'aime ! Reprenait-elle, je t'aime à ne pas pouvoir me passer de toi, sais-tu bien? J'ai quelques fois des envies de te revoir ou toutes les colères de l'amour me déchirent. Je me demande : « où est-il ? Peut-être il parle à d'autres femmes ? Elles lui sourient, il s'approche… » Oh! Non, n'est-ce pas, aucune ne te plaît ? Il y en a de plus belle, mais, moi je sais mieux aimer! Je suis ta servante et ta concubine ! Tu es mon roi, mon idole ! Tu es bon ! Tu es beau ! Tu es intelligent ! Tu es fort»

    «Alors elle s'était tue, avalant sa rage dans un stoïcisme muet, qu'elle garda jusqu'à sa mort.»

     

    Instant Musical : Madame Bovary OST du film de Sophie Barthes

     

     

    Bien à Vous 

    Murmure du Feu❦



     

     


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