• La société Contre l’État

     

     

    Présentation:

    « Quand, dans la société primitive, l’économique se laisse repérer comme champ autonome et défini, quand l’activité de production devient travail aliéné, comptabilisé et imposé par ceux qui vont jouir des fruits de ce travail, c’est que la société n’est plus primitive, c’est qu’elle est devenue une société divisée en dominants et dominés, en maîtres et sujets, c’est qu’elle a cessé d’exorciser ce qui est destiné à la tuer : le pouvoir et le respect du pouvoir. La division majeure de la société, celle qui fonde toutes les autres, y compris sans doute la division du travail, c’est la nouvelle disposition verticale entre la base et le sommet, c’est la grande coupure politique entre détenteurs de la force, qu’elle soit guerrière ou religieuse, et assujettis à cette force. La relation politique de pouvoir précède et fonde la relation économique d’exploitation. Avant d’être économique, l’aliénation est politique, le pouvoir est avant le travail, l’économique est une dérive du politique, l’émergence de l’État détermine l’apparition des classes.» P.C.


    Mon avis: Le livre de Pierre Clastres est reconnu pour son apport dans l'anthropologie politique. Pierre Clastres nous présente comment les sociétés dites primitives évitent la création d'un État: Elle s’efforcent de maintenir un pouvoir non-coercitif, elles limitent les stocks de nourriture afin d'éviter les inégalités et veillent à ce que le chef reste au service du peuple.

     

    En faisant cela les sociétés arriveraient à enlever les deux constituantes de notre état qui sont la hiérarchie et la propriété privée. Vous l'aurez compris Pierre Clastres à travers ce livre utilise les sociétés d'ailleurs pour critiquer notre système politique.

     

    Si le discours de Pierre Clastres et aujourd'hui remis en question par de nombreux auteurs tel que Descolas, Terray et Bazzin, il n'en reste pas moins l'un des fondateurs de l'anthropologie politique et reste possesseur d'un discours qui nous parle encore aujourd'hui.

     Il ne faut pas également oublier que l'ouvrage parle d'autres éléments qui constituent la culture des Guaranis. Il présente entre autres leurs mythes que personnellement je trouve rebutants, leur organisation du travail d'après un concept l'arc et le panier que je trouve magnifique au niveau de sa symbolique et il aborde également leur démographie ainsi que leur parenté.
    Bien que cet ouvrage soit très politique, il est facile d'accès. Les théories abordées le politique sont, je dirais, pour la plupart, erronées. Par exemple, celle de l'absence de pouvoir dans la société est démontée par le fait même qu'on trouve un pouvoir de l'homme sur la femme et un pouvoir des anciens sur les jeunes.

     «L'histoire des peuples sans histoires, c'est l'histoire de leur lutte contre l'état.» Il veut tellement démontrer que ces sociétés s'organisent comme cela pour lutter contre l'état et éviter donc que la thèse évolutionniste soit véridique, qu'il écrit presque des choses absurdes telles que les sociétés primitives auraient deviné que l'état était quelque chose de mal.
    C'est tellement dommage car les questionnements émis dans cet ouvrage continuent d'être repris par l'anthropologie d'aujourd'hui.

    Je dirais donc que ce livre est un texte fondateur de la question politique et qu'il doit continué d'être lu, malgré son discours subjectif, car il ouvre au questionnement et à la réflexion sur les autres organisations politiques.

     

    Note: 12/20

    A lire si vous aimez:
    -l'ethnologie ou l'anthropologie
    - La politique
    - Les peuples indigènes

     


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