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La papeterie Tsubaki
Titre: la papeterie Tsubaki
Auteur: Ogawa Ito
Traduction: Myriam Dartois-Ako
Edition: Philippe Picquier
Année de publication:2016
Date de lecture: 19/12/2019
Résumé : Commençons ce voyage initiatique avec notre ami le héron au cœur des rives japonaises. À Kamakura ville côtière bordée par les plages de Zaimokuza et Yuigahama vit Hatoko héritière de la papeterie Tsubaki. Après le décès de l’Aîné, la surnommée Poppo (pigeon en japonais) devient écrivaine publique et reprend l’affaire familiale au sein de la papeterie. De l’été jusqu’au printemps nous allons suivre toute une année auprès de Hatoko. À travers cette histoire, est dévoilée toute la beauté de l’art calligraphique japonais. De la formation des idéogrammes à leurs significations jusqu’au choix du papier, Ito Ogawa nous propose ici de découvrir toutes les subtilités japonaises liées à l’écriture. Cette pratique reste toujours ancrée dans les traditions japonaises malgré le développement des technologies. Grâce aux différentes commandes qui seront transmises à l’écrivaine, nous apprenons à accueillir cette joie si facile et pourtant aujourd’hui devenue rare : la réception d’une lettre qui nous est adressée. La librairie Tsubaki devient pour nous un lieu de recueillement et de partage au même titre que ses clients.
Mon avis : C’est un livre simple, calme, patient, rigoureux et si intelligent et émotif, tout comme son héroïne. La librairie Tsubaki a été pour moi un énorme coup de cœur. Dans un recoin du monde, nous découvrons la complexité de l’écriture japonaise, un art à part entière dans lequel écrire, un geste qui peut sembler si banal, s’avère être une explosion de significations et de sensibilités. L’encre, le papier, la façon de rédiger rien n’est laissé au hasard et ce n’est qu’une fois tous ces éléments réunis que peuvent éclater les sentiments contenus dans ces lettres. C’est dans la rigueur et le travail consciencieux que l’écrivain public arrive à enfermer ces parcelles d’émotions qui nous habitent et les transmettre à la personne de notre choix. Pour arriver à maitriser cela, Hatoko a vécu une enfance stricte et sévère parfois malheureuse et qui pourtant l’aidera à contrôler la magie des mots. J’ai vraiment adoré découvrir toute la ritualité qui se cache derrière l’écriture d’une lettre. C’est une véritable poésie que nous offre Ito Ogawa dans ce récit.
Au-delà des lettres, le roman invite à découvrir ou redécouvrir les joies de la simplicité quotidienne. Hatoko ne vit pas une vie pleine de folies bien au contraire, Poppo a ses habitudes : elle boit son thé chaque matin, fait son ménage, papote avec sa voisine la bienheureuse retraitée Barbara et s’occupe de sa librairie. Elle vit pleinement chaque jour comme il vient avec sa météo et ses imprévus. Grâce à ce calme intérieur et malgré ses blessures intérieures, elle développe une sensibilité d’écriture inégale et elle se transforme petit à petit en une actrice indispensable de la ville de Kamakura. Finalement grâce à son mode de vie ordinaire Hatoko bénéficie d’un destin extraordinaire. Dans sa vie solitaire, elle va devenir la réconciliatrice d’une multitude de personnes et c’est en aidant toutes ces personnes que progressivement Hatoko brise ses chaînes et découvre les secrets de la Librairie Tsubaki.
Aenor Fern
Murmure du Feu
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