Il y a eu de nombreux romans qui nous montre à quel point les jeux télévisés que nous connaissons tous pourraient — ou deviennent — le théâtre de l’horreur humaine. Stephen King a décidé dans ce roman de créer une émission populaire nommée la longue marche. Dans ce jeu, les participants ne sont pas là pour gagner une course ou parcourir une distance délimitée, mais pour marcher sans relâche nuit et jour et sans repos jusqu’au dernier. Si un candidat s’effondre par la fatigue, et reçoit ses trois avertissements, il sera alors éliminé par le corps armé qui encadre l’évènement. Vous l’aurez compris Stephen King, ou Richard Bachman a décidé de faire de l’horreur, non pas avec son procédé habituel : le fantastique mais à travers l’un des gestes les plus automatisés et quotidiens de la plupart des personnes sur terre connaissent : la marche.  

Si vous vous dites que c’est encore une énième invention de ce qui ne pourrait, mais n’arrivera pas dans notre société ; je tiens à vous informer qu’il existe au japon des shows où les participants se retiennent de dormir pendant plusieurs jours dans l’espoir de gagner de l’argent. Nous ne sommes donc pas très loin du scénario proposé de King. 

Dans ce roman vous serez pris dans cette longue marche, traversé à chaque ligne chaque mot par l’angoisse et l’éternelle question : combien de temps aurais-je tenue à leur place ? Cette histoire s’attaque à votre mental et vous suscitera beaucoup de réflexion divers sur la vie et également sur votre physique (vous subirez tout des troubles de nos candidats croyez-moi). Il vous sera impossible d’en réchapper jusqu’à ce que la marche soit finie. Cependant quand s’arrêtera-t-elle ? 

Résumé : La famille Spencer emménage dans la petite ville perdue de Mahingan Falls. Pourtant les nouveaux venus n’y trouvent pas la tranquillité espérée : suicides mystérieux, disparitions de jeunes filles et autres accidents peu naturels s’enchaînent, semant l’angoisse chez les enfants Spencer. Ethan Cobb se doit d’enquêter.

Mon avis : J’ai découvert Mahingan Falls, j’ai vécu à Mahingan Falls, j’ai tremblé à Mahingan Falls. Quelle histoire ! Quel écrivain ! Comme toujours avec Chattam la situation que l’on pense être la plus banale se transforme en un récit surprenant, original et époustouflant et dans le cas de Signal terrifiant. L’auteur à travers ce livre fait hommage aux grands maîtres de l’horreur Stefan King et Lovecraft et c’est réussi. Dans ce roman vous y retrouverez toutes les bases d’une bonne histoire d’épouvante : une ville perdue de l’Amérique, une famille qui s’installe dans une ancienne ferme au passé chargé, la ville qui s’est construite grâce à plusieurs massacres : celui des sorcières de Salem et des Indiens. Mais, si le roman semble être un énième récit du genre, n’oubliais pas qu’il s’agit de Chattam, l’auteur trouvera mille ressorts pour que les clichés de l’horreur arrivent de nouveau à vous faire trembler le soir dans votre lit. Personnellement je réfléchirais à deux fois avant de me lancer cœur et âme sur un toboggan, verrouillerais tous les placards de la salle de bain ou encore ne descendrais pas dans une cave même si celle-ci est pourvue d’un home cinéma flambant neuf. 

Vous l’aurez compris j’ai adoré et j’ai flippé. Maxime Chattam sait décrire les scènes avec autant de réalisme et de fluidité qu’elles restent gravées dans notre esprit bien après la lecture. Les personnages sont attachants et attendrissants. J’ai beaucoup aimé partager avec la famille Spencer. Olivia la chef de famille entreprenante, pragmatique, Tom le mari rêveur et affectueux, Chad et Owen les deux cousins devenus frère qui forme un duo d’enfer. Gemma la babysitter, intelligente et sensible. Et le chef de police Ethan qui est un homme droit et réfléchi. Tout ce petit monde contribue à faire du récit quelque chose d’unique, car soyons franc, si les personnages nous sont antipathiques ou surfais l’histoire d’horreur aussi bien décrite soit-elle échoue. 

Dans une ambiance sonore toujours soignée et entrainante, venez découvrir la charmante ville de Manhigan Falls, mais gare à vous si le signal raisonne, parfois nos souhaits les plus profonds peuvent causer notre perte. 

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