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    Couverture Essai sur l'exotisme

     

    Titre: Essai sur l'exotisme

    Auteur:Victor Segalen

    Genre: Essai

    Publication: 1978




    Résumé: A sa mort, en 1919, l'énigmatique Victor Segalen n'avait publié que trois ouvrages - Les Immémoriaux, Stèles et Peintures -, lesquels annonçaient déjà la puissance d'une oeuvre qui, paradoxalement, restait à venir.

    Car Segalen avait beaucoup écrit pendant sa brève existence de quarante années et cet Essai sur l'exotisme fait partie d'un ensemble posthume désormais accessible. Très tôt, en effet, Segalen avait formé le projet de réévaluer la notion d'exotisme. De lui redonner une authenticité, une plénitude, qui lui avaient été confisquées par la mode littéraire issue de Bernardin de Saint-Pierre.



    Mon avis: Je n'ai pas vraiment apprécié ma lecture de cet ouvrage. Certes, il ouvre beaucoup de voix intéressantes, mais il est très répétitif et mal structuré. Bien sûr, il faut se remettre le contexte en tête. Ceci est un essai, qui devait être réalisé et édité, mais qui ne pu être achevé par son auteur, mort trop tôt. Les idées sont posées, on y trouve des correspondances et interrogations. L'intérêt de cette œuvre, c'est qu'elle nous offre plusieurs positions sur l'exotisme. Il essaye de comprendre à travers ses lectures et son expérience ce qu'est ce mot bien ambigu. Pour lui, l'exotisme peut être appréhendé comme étant tout être qui est différent de nous. Quelqu'un dont on devrait pouvoir connaître sa pensée à l'avance (car nous sommes tous dirigés par un esprit commun) , mais qui en réalité nous échappe par un trait, une différence de comportement, de pensée qui nous échappe. Ainsi, l'exotisme peut se définir comme tout ce qui est extérieur à notre moi c'est un sentiment qui se crée dès qu'on rencontre cet autre. L'exotisme, c'est donc, une catégorie de la sensibilité qui permet de "percevoir le divers". Il y a donc différents types d'exotismes, qu'il énumère: la nature, l'animal, l'altérité, l'autre sexe... Il s'attaque, à leurs descriptions sommaires, pour voir leurs points communs et différences, mais il n'ira pas plus loin. Il parle également du Bovarisme et explique en quoi Emma Bovary était guidée par un profond désir de vivre cette exotisme de la personne, en devenant cette personne. Ce que d'autres auteurs avaient également mis en évidence, mais ce dernier l'applique à l'exotisme.

     

    Si Segalen nous a laissé une œuvre incomplète, elle n'a pas perdu sa force. Les propositions émises et les interrogations soulevées par l'auteur sont de véritables points de départ à des analyses révolutionnaires sur la pensée. Il a permis entre autres la construction d'une ethnologie de l'occident. L’anthropologie a pour objet d'étude l'exotisme ce qui l'a enfermé dans l'étude des peuples primitifs, mais en prouvant que l'exotisme n'est pas nécessairement lié au lointain, on a pu justifier la nécessité d'une anthropologie de proche. Bien sûr, d'autres œuvres avaient avant proposé cela, mais il n'en reste pas moins une des références de ce changement de regard.

     

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    Couverture Des îles dans l'histoire

     

    Titre: Des îles dans l'histoire

    Auteur: Marshall Sahlins

    Parution: 1989

    Genre: Essai Anthropologique



    Résumé:Les sciences humaines ont souvent accepté comme allant de soi l'opposition entre structure et histoire? C'est à en définir les termes et à remettre en cause leurs rapports que s'emploie Marshall Sahlins. Les Iles dans l'histoire, ce sont celles du Pacifique – Hawaï, Fidji, Nouvelle-Zélande – qui sont tardivement entrées dans notre histoire. La découverte a contraint brutalement les insulaires à confronter leur culture à l'irruption des Européens. Cette rencontre, dont le capitaine Cook a été le symbole triomphant et malheureux, est au cœur de ce long voyage. L'analyse anthropologique fait apparaître que les événements historiques ne sont compréhensibles que si on les replace dans un ordre culturel préexistant, en même temps qu'une conception du monde peut être tout entière ébranlée par un événement inattendu. Les habitants des îles du Pacifique ont dû ainsi interroger leur passé pour penser leur avenir. C'est l'occasion, pour Marshall Sahlins, de faire éclater le concept d'histoire au moyen de l'expérience anthropologique de la culture.


    Mon avis:Marshall Sahlins propose de retourner sur un des événements majeurs de l'anthropologie: l'assassinat du capitaine Cook à Hawaï. Il nous propose une nouvelle grille de lecture, en réintroduisant une partie de cette histoire qui fut oubliée par les chercheurs du passé. Son ouvrage commence par une petite ethnographie du peuple hawaïen, ce qui nous permet, de mieux comprendre l'un des plus grands malentendus productifs de l'histoire. Un ouvrage d'une grande simplicité avec une touche d'humour, ce qui n'est pas commun dans le milieu scientifique. Un très belle plume, claire et structurée, qui nous replonge au cœur de l'événement. Un lecture classique, sans difficulté, mais sans grande révélation (pour ceux qui ont étudié cette histoire). En tout cas, si vous ne connaissez pas cette drôle d'histoire, je ne peux que recommander cet ouvrage qui vous la racontera avec un ton léger , tout en restant dans une rigueur scientifique intransigeante.

     

     

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    Titre: Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes

    Auteur: Paul Veyne

    Publication: 1992

    Genre: Essai



    Résumé: L'objet réel de ce texte est de montrer que la question qu'il pose, en dernière instance, n'a pas de sens. C'est que la poser est implicitement se ranger dans la descendance de Fontenelle et des hommes du siècle des Lumières, confrontant les dits avec les faits. Mais, précisément, cette question-là n'a pas de sens pour un ancien ; et, comme l'a montré Foucault, la vérité elle-même est historique. Autrement dit, l'idée de vérité a évolué. Paul Veyne compare volontiers la vérité d'un moment à un récipient ou, plus abstraitement, à un programme : c'est dans le cadre du programme que la question : est-ce vrai ? est- ce faux ? se pose. Quant au récipient-programme, il est lui- même le fait d'une création. Enfin, il ne serait pas juste de penser qu'en un même moment, tous ont le même programme de vérité, voire que chez un même sujet n'est mis en oeuvre qu'un programme (on peut ne pas croire au fantôme et néanmoins en avoir horriblement peur). Telle est l'arête intellectuelle de ce livre, donnée par approches successives au long d'une investigation sur les textes les plus divers : d'Aristote et Pausanias à Cicéron et Eusèbe.



    Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes Paul VeyneMon avis: Derrière ce résumé inondé de références scientifiques dans le domaine des sciences sociales, je trouve un ouvrage comportant un message intelligible pour celui qui saura le lire avec attention. Paul Veyne part d'une question simple: «les grecs ont-ils cru à leurs mythes?» pour nous amener au cœur d'une réflexion sur la vérité et je dirais même la limite de la fiction (en temps qu'image nécessaire à la compréhension d'un fait).

    Dans un premier temps, Veyne s'attaque aux mythes. Dire que les grecs ont cru à leur mythe est aussi difficile que dire que nous croyons tous en Dieu par exemple. Le terme croire est à redéfinir. Mais comment les mythes ont-ils pu dominer pendant deux siècles? C'est parce que les grecs avaient un regard rationnel sur ces derniers. Les mythes étaient à la base de la structure, ils avaient un rôle: expliquer l'ordre social. Dès lors, les moments les plus féeriques peuvent être acceptés sans pour autant être considérés
     comme réels. En d'autres termes, ils savaient faire la différence entre les moments de pure ficion et et la vérité. On peut alors s'interroger sur la notion de vérité. Qu'est ce qu'est la vérité?La vérité c'est un ensemble de vérités différentes qui varient selon les croyances des autres, ainsi elles se livrent une joute sans merci, pour essayer de
     dominer. Donc certains croyaient aux mythes comme d'autres retenaient les événements historiques et les personnes qui y ont joué un rôle. D'ailleurs, on remarque que même si le mythe était considéré comme des fables pour bonnes femmes, tous étaient pratiquement d'accord sur le fait que les héros aient existé, à l'inverse des dieux, concept plus abstrait pour la population qui alors se détourne d'eux. A choisir, c'est plus simple de croire en un humain qui à un caractère qui le rend exceptionnel, plutôt qu'en un dieu surpuissant qui autrefois coexistait avec les hommes...

    Bref, je ne vais passer ma vie sur un résumé, surtout que je possède une fiche de lecture de 7 pages sur le sujet...Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes Paul Veyne

     Ce que je décris n'est vraiment qu'une partie du livre, elle est très simplifiée et ne rend pas compte de toute la réflexion qui s'articule autour de cette question qui parait anodine. En ouvrant ce livre, je pensais, comme la plupart du commun des mortels, que les grecs avaient une réel croyance en leurs mythes, qu'ils rendaient des cultes aux dieux, etc. Bien plus que cela, j'ai appris à reconnaître les différents degrés de croyance et de vérité. J'ai renforcé mes connaissances dans le dialogue entre l'histoire et l'ethnologie. Les mythes sont une base de la société grecque, pourtant ils sont sans arrêt contestés, critiqués, et même retravaillés. Ils sont un corollaire indispensable à la société, quand bien même ils peuvent paraître incohérents et contradictoires. Ce qui nous amène à voir comment l'homme dépasse ce caractère tangible et par ce même procédé renforce sa croyance en l'objet même qui fut au début pointé du doigt comme anormal.

     

     

    J'ai découvert un très bon chercheur et je ne manquerai pas de lire d'autres thèses de sa part.

     

    Ma note:  http://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.pnghttp://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.pnghttp://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.pnghttp://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.pnghttp://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.png/5

     

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    Titre: Boas, les Kwagul et Potlatch: Eléments pour une réévaluation

     Auteur:Marié Mauzé

     Type: Article

     Journal: L'homme

     publication: 1986

     

    Résumé: Marie Mauzé, Boas, les Kwagul et Potlatch: Eléments pour une réévaluation. -
    Diverses manifestations de ce que les anthropologues, après les commerçants européens, ont
    appelé potlatch ont été observés et décrits parmi les sud Kwagul (Kwakiutl) de la Colombie-Britannique depuis les années 1880. Les informations ethnographiques réunis à ce moment-là, notamment par Boas, était insuffisante.
    Dans cette nouvelle situation marquée par l'individualisation de potlatch, Boas a expliqué cette institution en termes de prêts de crédit et portant intérêt. Cette interprétation cachât le fait que le potlatch n'était pas initialement une institution distincte, mais a été tissé dans les activités économiques, sociales, politiques et religieuses de la société.

     

     

    Mon avis: L'article de Marie Mauzé porte sur l'ouvrage que Franz Boas a écrit sur le potlatch. Très technique mais pourtant plein de révélations, il permet d'avoir un regard contemporain sur les œuvres de M.Mauss et de F.Boas écritent dans des contextes colonialistes. Ces auteurs furent les premiers à écrire sur ce phénomène. Cet article nous permet donc de relativiser ces études. On découvre que le Potlatch est un système né de la colonisation que Franz Boas n'a pas pu identifier car il était un produit de ce dernier. Avant donc il y avait un autre système qui fonctionnait, une autre organisation sociale … C’était un système beaucoup plus rigoureux, héréditaire, et hiérarchique qui avec le contact occidental s'est transformé et est devenu le potlatch, que les anthropologues ont alors identifié . Ils avaient donc cru que c’était quelque chose de relativement ancien alors qu'en réalité tout était nouveau ce qui crée déjà des erreurs.

    Elle apporte également des nuances sur les mauvaises traductions du vocabulaire qui rend la tâche plus difficile à comprendre. Surtout avec les simplifications qui avaient été faite à l'époque, rendant certain termes moins complexes et par ce biais rendent l'analyse fausse et ardue.

    Sa conclusion m'a un peu plus surprise: Elle démonte le potlatch. Elle considère qu'il n'a jamais existé or il y a bien une forme d'échange que les autres ethnologues ont déterminée. Dire à ce moment-là que c'est une création occidentale et que ce dernier n'est pas réel me paraît un peu gros. Par contre je la rejoint dans le sens où l'analyse que nous avions pu en faire était fortement ethnocentrique, et que nous avons adapté ce que nous connaissions de l'économie et de la finance à ces peuples sans chercher à comprendre, les réels antécédents, de ce phénomène social. 

     

    Ma note: http://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.pnghttp://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.pnghttp://ekladata.com/U3-T6TisANDv0_WGSo2Z43EGp18.png/5

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    Essai sur le Don de Marcel Mauss

     Titre: Essai sur le don

    Auteur: Marcel Mauss

     Edition: PUF

     Prix: 10,5 euros  

     

    Résumé:Texte phare des sciences sociales, l’Essai sur le don, publié en 1925, a immédiatement suscité de nombreux commentaires. Ouvrant la sociologie durkheimienne à l’analyse ethnographique, il inscrit les sociétés du Pacifique, du potlatch amérindien à la kula mélanésienne, dans la culture occidentale.
    Dans une présentation essentielle, Florence Weber le situe dans l’histoire scientifique et politique du XXe siècle, et propose au lecteur d’explorer l’archipel des prestations sans marché.


    Mon avis: Marcel Mauss dans cet essai étudie deux formes de l'échanges: le potlatch amérindien et la kula mélanésienne. Pour faire très concis, le potlatch est une sorte de guerre du don, dans lequel les chefs des tribus vont s'affronter via la donation. Le but est d'offrir plus de cadeau que l'autre, ainsi si on devient «le vainqueur de cette compétition», on est reconnu comme étant le plus puissant des chefs. La kula c'est un échange commercial, voir une cérémonie qui réunit plusieurs îles de Mélanésie. Durant cette période on échange les vaygua (des colliers de coquillages rouges et des bracelets de coquillages blancs). Bien entendu cette événement à une connotation sacrée basée sur le principe de réciprocité: le vaygua doit circuler et fait circuler le nom d'une personne. Entre autre mot, il ne doit jamais s'arrêter d'être échangé. Les personnes considèrent que le vaygua a une Histoire propre, une identité et que chaque échange augmente sa valeur.


    Aussi bien étrange, qu'exotique ces deux exemples ethnographiques permettent à Mauss de créer une théorie sur le don. En comparant ces sociétés aux nôtres, il nous montre comment ces différentes formes d'échanges sont semblables à nos échanges antiques qui créèrent notre économie actuelle. Bien que critiqué aujourd'hui sur certaines points comme: le manque de témoignage ou la mauvaise traduction de certains termes, ce texte reste un des textes fondateurs de l'ethnologie et sa lecture est nécessaire pour la compréhension actuelle de ces phénomènes.


    La plume de Mauss est très facile à lire. Bien sur il faut tout de même être concentré durant la lecture afin de ne pas perdre le fils. J'ai redécouvert ces systèmes d'échange, et je les ai trouvés encore plus passionnants. Mauss sait trouver les mots et les exemples pour que nous puissions comprendre ces événements qui échappent à notre logique. Cette lecture ne me laisse pas indifférente. j'avais donc déjà étudié le potlatch et la kula mais que de manière superficielle et je ne m'étais pas rendu compte de l'impact de ces derniers. En effet, ces échanges/ guerres de dons, peuvent être considérées comme une forme archaïque, primitive, de notre économie moderne. Je pense d'ailleurs que c'est ce que Mauss voulais démontrer: En quoi ces guerres du dons peuvent être considérées comme les premiers bases d'une économie (entre rite religieux et nouveau phénomène social autonome).


    C'est une lecture que je recommande à tout étudiant qui se lance dans les sciences sociales ou aux étudiants de droit car le chapitre trois y est entièrement consacré; et cela peut permettre une bonne ouverture d'esprit sur les différents droits qui coexistent.

     

    Ma note 15/20

     
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